Ce podcast de France Culture présenté par Elsa Mourgues et Sylvie Gendreau explique pourquoi l’écriture nous fait du bien.

L’écriture expressive comme soin complémentaire

Sylvie Gendreau : On a tous ça en commun, nous écrivons. Et c’est vraiment quelque chose qui nous fait du bien parce que ça nous permet de faire une synthèse sur ce qui nous arrive, sur ce que l’on ressent.

L’écriture expressive, qui consiste à faire écrire au patient ce qu’il ressent, est un outil thérapeutique développé dans les années 1980 par le psychologue américain James Pennebaker. Il a montré qu’écrire sur nos émotions dans un journal intime a un impact sur nos relations sociales ou sur notre sommeil. Car cette mise à distance par l’écrit permet de trouver un sens à notre vécu, aux évènements qui nous arrivent et donc de passer à autre chose plus facilement. Sa méthode est utilisée dans le traitement de troubles psychopathologiques (dépression, trouble obsessionnel compulsif, stress post-traumatique…).

Sylvie Gendreau : C’est un traitement léger, sans médicament et qui permet d’apporter un sentiment de bien-être aux patients. Parce que ça atténue le niveau de stress et le niveau d’anxiété.

L’écriture-thérapie, comme l’art-thérapie, peut aussi être utilisée comme médecine complémentaire pour traiter différentes pathologies physiologiques (hépatite, cancer, polyarthrite…). En agissant sur la circulation sanguine, la tension, le rythme cardiaque ou la respiration, l’écriture facilite la gestion de la douleur et permet un meilleur rétablissement.

Écrire, une vraie catharsis

D’un point de vue psychologique, l’écriture de son vécu est particulièrement bénéfique pour son effet cathartique. Elle permet de nommer nos émotions, de mieux les comprendre, d’avoir plus d’outils pour analyser une situation. C’est une des fonctions principales du journal intime qui s’est développé au XIXe siècle. Et qu’on retrouve dans les journaux de confinement qui ont fleuri en 2020.

Sylvie Gendreau : En la réécrivant on ne revit pas la situation. On la recrée. La recréation d’un souvenir, le fait de revenir dans le moment présent pour analyser un événement du passé va permettre de relativiser, de donner cohérence, et de retrouver un état d’esprit beaucoup plus positif par rapport à un événement même s’il a été traumatique.

Autre bienfait cognitif, l’écriture renforce notre “mémoire de travail”. Cette mémoire à court terme qui nous permet de stocker et d’analyser des informations. En mettant ces informations à distance grâce à l’écriture, il est plus facile de les intégrer.

Sylvie Gendreau : Si on écrit c’est aussi une façon de consolider la connaissance. Et souvent si on consolide la connaissance, on va avoir envie de la mettre en pratique. Et si on la met en pratique ça devient une compétence. Donc l’écriture est aussi pour moi le début de l’apprentissage profond, plus qu’un apprentissage superficiel.

Écrire régulièrement, une vingtaine de minutes plusieurs fois par semaine favorise l’apprentissage. Car la prise de note rend actif et permet un représentation mentale du contenu. Ce qui facilite sa synthétisation et sa mémorisation.

Si vous désirez entreprendre ce travail d’écriture sur votre vécu, n’hésitez pas à me contacter pour en discuter sans engagement.