Je mène depuis 2012 un projet de recherche pour établir la biographie du journaliste et homme politique Jean-Antoine Pourtier. Il est né le 8 janvier 1900 à Saint-Amant-Roche-Savine (Puy-de-Dôme) et décédé le 13 juillet 1975 dans le même village d’Auvergne.
L’origine du projet de biographie
J’ai vécu au Laos de 1993 à 2005. Revenu en France j’ai entamé une recherche sur l’histoire des mines d’étain (au centre du Laos). Ces mines furent exploitées au cours du vingtième siècle. Elles ont été le témoin de tous les événements historiques de l’Indochine (colonisation, guerres, décolonisation).
Au cours de mes recherches j’ai lu l’unique roman de Jean-Antoine Pourtier, intitulé Mékong, publié en 1931 aux Editions Grasset. J’y ai relevé de nombreux passages de description des mines et des intrigues de sociétés métropolitaines pour s’accaparer les concessions minières durant le boom des années vingt. Les descriptions qui sont faites montrent, comme le dit l’historien Patrice Morlat, que : « Jean-Antoine Pourtier connaissait très bien le dossier, sinon même les mines et les personnes ». De plus, j’ai montré, grâce à mes recherches aux Archives Nationales d’Outre-Mer, que Pourtier s’est bien rendu au Laos en mission avec le Gouverneur Général de l’Indochine, Alexandre Varenne, en 1926-1927.
Jean-Antoine Pourtier, journaliste et homme politique
J’ai orienté mon enquête sur ce personnage, qui, je le découvris, était auvergnat. Au cours de mes recherches, j’ai appris à connaître cet homme. Il étudia en 1918 avec le philosophe Alain au Lycée Henri Quatre. Il devint Secrétaire particulier du Gouverneur Général de l’Indochine Alexandre Varenne (1925-1928). Au cours des années trente il était journaliste à Paris. En 1939 il s’engagea dans l’armée (613ème Régiment de Pionniers). Capturé par l’armée allemande fin 1939 il fut déporté dans un Stalag jusqu’à mai 1943. On ne sait pas comment il est revenu en France. Il a reçu la Légion d’honneur en 1957 pour son rôle pendant la guerre. En 1945 il devint rédacteur en chef du journal La Montagne à Clermont-Ferrand jusqu’à 1965. Après sa retraite, il continua d’y publier une chronique intitulée « Propos d’un montagnard » jusqu’à sa mort en 1975.
Pourtier fut député du Puy-de-Dôme de 1947 à 1951 sous l’étiquette de l’Union Démocratique et Socialiste de la Résistance (UDSR). Il a succédé à Alexandre Varenne après son décès en 1947. Il fut aussi Conseiller général du canton de Saint-Amant-Roche-Savine (Puy-de-Dôme) de 1945 à 1967. Et maire de Saint-Amant-Roche-Savine de 1953 jusqu’à sa mort le 13 juillet 1975.
Il s’était marié à Alice Turpin rencontrée lors de ses études à Paris vers 1919. Elle l’a accompagné en Indochine (1925-1928). Alice Turpin était traductrice aux Editions Grasset et était amie de l’éditeur Bernard Grasset. Elle fut également secrétaire d’André Maurois.
Ce travail de recherche m’a amené à découvrir la vie d’un homme qui fut journaliste et homme politique. Et de surcroit, ami des gens de lettres comme Alexandre Vialatte.
Si vous souhaitez contribuer au projet de biographie de Jean-Antoine Pourtier, n’hésitez pas à me contacter.
Jean-Antoine Pourtier en 1947 aux obsèques d’Alexandre Varenne
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